FBI (France Bisexualité Info)
Par Ariane Nkoma - 19/01/2011
Le juge a condamné le journal Rolling Stone pour avoir publié le nom des homosexuels sous le titre «Pendez-les»
C'est l'épilogue de la sordide affaire du journal ougandais Rolling Stone, qui s'était fait connaître en
octobre 2010, en «outant» plusieurs homosexuels sous le titre «Pendez-les». La justice a finalement ordonné à toute la presse d'Ouganda de ne plus publier ni photos ni identités de gens présentés
comme homosexuels, car cela constitue «une atteinte au droit à la vie privée». Le juge a certes émis une injonction permanente au journal Rolling Stone, mais sa décision concerne désormais tous
les médias ougandais. Elle fait suite à une action en justice de trois militants LGBT (Lesbiens, Gays, Bi et Trans) du groupe Sexual Minorities Uganda (SMUG) dont les photos et les adresses
avaient été publiés dans un numéro de Rolling Stone. Le responsable de SMUG, Frank Mugisha, a salué cette décision, dans une brève interview téléphonique au magazine gay américain The
Advocate. Le point de vue de l'organisation, c'est qu'au moins, nous sommes satisfaits que le système judiciaire ougandais se soit montré indépendant et qu'il ait dit que toute personne a
droit à la vie privée indépendamment de son orientation sexuelle, a-t-il déclaré. C'est un geste pour indiquer au gouvernement ougandais qu'ils devraient décriminaliser
l'homosexualité.
Lors d'une audience précédente, le juge avait suggéré que le droit de l'Ouganda contre l'homosexualité
devrait être réexaminé. Les défenseurs des droits humains se réjouissent de cette décision, qu'ils considèrent comme un tournant dans la lutte pour la protection de la dignité humaine et du
droit à la vie privée quelle que soit l'orientation sexuelle des personnes, a indiqué dans une déclaration la Coalition de la société civile pour les droits humains et le droit constitutionnel en
Ouganda. Si cette injonction représente une avancée pour les homosexuels en Ouganda, il n'en demeure pas moins que, depuis longtemps, le gouvernement reste sans réaction face aux
discriminations, aux menaces et à la violence dont sont victimes les lesbiennes, gays et personnes bisexuelles, transgenres ou intersexuées en Ouganda, a déclaré Kasha Jacqueline, l'une des trois
personne