FBI (France Bisexualité Info)
La semaine dernière est sorti aux U.S. un film d’épouvante, Fertile Ground. Si je vous parle de ce projet du réalisateur Adam Gierasch (adepte des films d’horreur), c’est parce que le casting réunit deux figures qui le milieu LGBT connaît bien : Leisha Heyleyalias Alice de The L Word et Gale Haroldalias Brian Kinney de Queer as a Folk. Je ne sais pas vous, mais lorsque je regarde la bande annonce dudit film, j’ai comme un problème de crédibilité : ces deux-là, un couple parfait? Je ne peux m’empêcher de penser à Alice et au fait de savoir que Leisha Hailey est lesbienne , je ne parviens pas à oublier le narcissique Brian.
De fait, je m’interroge sur la problématique exposée récemment par Jane Lynch dans une interview accordée à AfterElton sur la difficulté des acteurs gays à trouver des premiers rôles. La polémique est venue de Richard Chamberlain qui a déconseillé aux acteurs in the closet de se outer et a été relayée par Rupert Everett qui a constaté avec amertume lesconséquences de son coming-out sur sa carrière.
Je suis certaine que la performance des deux acteurs dans Fertile Ground est très bien. Pour autant, ils sont devenus de tels icônes gays qu’il est plus compliqué de projeter autre chose sur eux. Cela parasite forcément l’appréhension du personnage. Sans me faire l’avocat du diable, je comprends qu’il soit difficile de « caster » un acteur ou une actrice qui a une image LGBT forte. Ce qui me contrarie, c’est une forme d’injustice. Lorsqu’un acteur hétéro réussit une performance dans un rôle gay, sa carrière obtient l’intérêt et/ou le soutien de la communauté. Si je jette un œil à Fairly Legal, nouvelle série dans laquelle joue Sara Shahi c’est uniquement parce que l’actrice a incarné Carmen. Parce que j’appartiens à une minorité, j’ai été habituée à me construire en m’identifiant à