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Des saisons dans l'enfer bessonnien Par R.M.
Publié le 1 février 2011 à 04h00
Mis à jour à 07h28 RéagirImprimerEnvoyer Partager
« Retour parmi les hommes » de Ph Besson. Ed. Julliard. 213p. 18€. 

Une décennie s'est écoulée entre « En l'absence des hommes », le premier titre de Philippe Besson et « Retour parmi les hommes », sa dernière livraison. Héros du roman initiatique, Vincent de l'Etoile (à ne pas confondre avec Pierre de l'Estoile, le chroniqueur des années henriciennes) s'est abîmé dans le voyage et l'évasion à la mort de son jeune amant Arthur, victime collatérale des combats de la Grande Guerre. Dans sa quête éperdue d'un miracle qui l'aiderait à survivre au deuil qui le mine, on le suit à la trace de séjour en escale : l'Italie, l'Egypte, le Soudan, l'Abyssinie au souffle rimbaldien, la Syrie, le Liban et l'impossible rêve new-yorkais. Seul, dans la sublimation de la mort de l'ami de coeur et l'imprégnation proustienne, Vincent s'égare, tiraillé entre la douleur de l'absence et la rage de vivre, « automate étrange, indifférent aux alentours, une silhouette en mouvement, un fugitif sans personne à ses trousses ».

Tout à coup, malgré des ébats furtifs avec des garçons, « le périple prenait une allure misérable » écrit l'auteur qui sait ciseler de fines phrases, légères et élégantes.

L'existence de Vincent ne connaîtra pas d'accélération aux Amériques mais en France où l'attend une mère fantôme à laquelle peu de chose l'attache. Là, il s'éprend du jeune écri

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