FBI (France Bisexualité Info)
La bisexualité = une case ?
Je remarque souvent, dans la bouche de ceux qu’on pourrait ranger dans la case bi (bien que je déteste l’idée de classer ainsi les gens contre leur gré !), l’absence du terme « bisexuel » justement.
Il y a les périphrases, les sous-entendus et, quand on creuse un peu, des discours explicatifs du type
« homme, femme, ça m’est égal, je ne me pose pas la question de mon orientation sexuelle, je ne veux pas m’enfermer dans une petite boîte, etc. ».
Si je comprends parfaitement le raisonnement (et pour cause, il a été le mien !), je ne peux m’empêcher
de regretter la perte de visibilité que cela entraîne.
Je ne sais pas exactement d’où vient cette « peur de la case » qui, il me semble, est beaucoup moins
présente dans le cas où on n’est attiré que par un genre ou l’autre.
Peut-être le mot « bisexuel » est-il jugé trop négativement, ou bien qu’il parait manquer de
crédibilité ? Peut-être (et ça a été mon cas) lui associe-t-on une signification trop restrictive, là où « pansexuel » par exemple s’éloigne d’une conception
genrée ?
La bisexualité = binaire ?
Pardon, j’ai pas pu résister.
Il arrive en effet qu’on (chez les bis/pans/etc. y compris) pointe du doigt le binarisme qui serait sous-jacent
au concept de bisexualité.
Les critiques associés seraient que les bis
• font une distinction nette entre les deux genres (« les femmes sont comme ceci, les hommes comme
cela… »), voire sont profondément essentialistes (confusion sexe/genre : on naît homme si on a un corps « mâle », on naît femme si on a un corps
« femelle »)
• ont nécessairement des désirs/besoins/attentes différents selon le genre de leurs
partenaires
• rejettent au passage ceux et celles qui ne se reconnaissent pas dans les catégories homme/femme (donc
les intergenres et une partie des transgenres)
Sans dire que tout est mauvais dans ces critiques (pour certains, le genre peut avoir une influence dans ce
qu’ils attendent d’un partenaire, par exemple, et je ne crois pas que ce soit honteux), si c’était de cette manière que j’expliquais la bisexualité, alors non, clairement, je ne serais pas
bi.
La question à se poser est finalement : est-il bien pertinent de donner tant d’importance à l’étymologie
du mot ? (Rappel : « bi » = deux ; donc « bisexuel » = attiré (sexuellement ?) par les deux… sexes ? genres ?)
Si on va par là l’« homosexuel » serait « celui qui a un intérêt pur