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Mots clés : Sida, VIH, Séropositivité, Spire Bruno, Aides Par Pauline Fréour
04/06/2011 | Mise à jour : 15:44 Réactions (67) INTERVIEW - Le 5 juin marque les 30 ans du début de l'épidémie de sida. Bruno Spire, président de l'association Aides, dénonce les clichés qui perdurent sur cette maladie et les insuffisances de la politique de prévention.
Bruno Spire préside l'association Aides depuis 2007. Crédits photo : FRANCOIS GUILLOT/AFP
Lefigaro.fr - Comment évolue l'épidémie du sida en France ?
Bruno SPIRE Elle est toujours active, avec un nombre de contaminations annuelles stable depuis une dizaine d'années et une progression observée surtout chez les hommes gays ou bisexuels et les migrants d'origine sub-saharienne. En revanche, la situation a très sensiblement changé en 30 ans chez les consommateurs de drogue par voie intraveineuse. La politique de réduction des risques - avec distribution de seringues propres et traitements de substitution - a permis de diminuer très fortement le nombre de cas dans cette population.
Pourquoi n'arrive-t-on plus à réduire le nombre de contaminations ?
Le seul outil qu'on donne aux personnes séropositives pour éviter de transmettre le virus aujourd'hui, c'est d'utiliser un préservatif toute leur vie. On s'imagine que c'est simple, mais beaucoup d'études montrent les limites de cette stratégie. On peut essayer de se protéger à 100% pendant quelques mois, voire quelques années, mais sur toute une vie, c'est difficile. C'est pour ça que nous réclamons une autre politique de prévention, qui permettrait d'inciter les gens à se faire dépister et à se faire traiter. Car quand on est traité, on diminue fortement le risque de transmettre le virus à autrui.
Pourquoi les gens renâclent-t-ils toujours à se faire dépister, alors que c'est devenu simple et gratuit ?
Les gens ont toujours peur d'être stigmatisés s'ils sont découverts séropositifs. La première question qu'on vous pose quand vous annoncez votre séropositivité, c'est d'ailleurs : ‘Comment l'avez-vous attrapé ?' Avec l'idée que vous avez forcément fait quelque chose de mal. C'est pourquoi une politique de santé publiq