FBI (France Bisexualité Info)

Too Much Pussy ! Too Much Pussy !

Un film de Emilie Jouvet


« What’s new Pussycat ? » revu et corrigé par les Gossip.


Article de Fleur Chevalier 2 étoiles


Trop de chatte tue la chatte ? On parle beaucoup de sexe partout, tout le temps, souvent pour avoir l’air malin et dégagé. Cette décontraction concerne surtout le sexe féminin. Pas franchement les femmes, non… plutôt leur cul… du moins, vu par les hommes. Le corps de la femme étant placé de manière quasi-systématique au centre des débats publics, on a du mal à considérer que cette légèreté puisse être autre qu’artificielle. Sous couvert de leur rendre service, de la burka aux seins refaits, en passant par les conseils maquillage du Cosmopolitain, le poids des mannequins, ou l’émission Belle toute nue, tout est bon pour dire aux nanas comment s’habiller, à quoi ressembler, quel modèle offrir à leur douce progéniture, les avertir de l’image qu’elles véhiculent, ce qui est bien ou mal. Ambassadrices de Dieu ou gentilles dindes de la farce ? 


« Viens voir ma chatte » 

Le dernier road trip d’Emilie Jouvet propose aux femmes d’examiner bien plus que leurs nombrils, histoire de découvrir enfin ce qui leur ferait réellement plaisir. Too Much Pussy n’est pas un docu porno mais bien un manifeste pour la reprise en main de leur intimité par les femmes trop longtemps dépossédées de leur corps – objet de désir ou utérus sur pattes. Dans ce but, Emilie Jouvet va jusqu’à organiser la contemplation d’un col de l’utérus, partie de l’anatomie féminine qu’effectivement peu de gens maîtrisent à part les gynécos. Au fil des conversations, on saisit quelques statistiques : 18% des femmes seulement se masturberaient, beaucoup trop se sentent encore coupables de jouir comme elles le désirent… Emilie Jouvet évite toutefois la pédagogie rébarbative d’un cours de sexologie en infiltrant les infos dans les dialogues. On s’aperçoit bien vite cependant que le véritable centre de gravitation du film n’est pas tant la parole que les shows successifs, d’où l’ouverture très théâtrale du documentaire. Too Much Pussy !relève davantage de la performance filmée...  
 

La part belle est donnée aux mises en scène archi-symboliques des artistes membres de la troupe éphémère du Queer X Show, réunies à l’occasion d’une tournée européenne par Wendy Delorme : DJ Metzgerei, Mad Kate, Judy Minx, Madison Young, et Sadie Lune. Toutes cumulent les casquettes : écrivains, danseuses, actrices X… On retiendra avant tout le label « artistes underground », héritières de la grande tradition du happening et de la performance. Les pièces des unes et des autres travaillent toutes à exploser et ridiculiser les stéréotypes qui les enferment au quotidien, transcender leur impuissance face au principe de réalité, auquel elles se heurtent chaque jour. Elles y écorchent évidemment le mythe sirupeux et tyranniquement hétérosexuel du mariage, culturellement voué à la procréation, comme le suggérait déjà la terrifiante Mariée de Niki de Saint Phalle. Mais pas seulement...   http://www.iletaitunefoislecinema.com/critique/4669/too-much-pussy
Jeu 7 jui 2011 Aucun commentaire