Lundi 13 décembre
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Le B de LGBT. LGBT is the violence ?
Quand Lalla appelle à un rapprochement entre trans et biEs, ça m'interpelle forcément.
Du point de vue de l'activisme trans, je pense que cela ne fait aucun doute.
Quand l'inter-LGBT passe au-dessus d'une Assemblée Générale des Trans pour prendre une des
(rares)
places à la table de négociations du Ministère de la santé, la violence faite au nom de la sacro-sainte
alliance
des LGBT, elle est là.
Quand Louis-Georges Tin se félicite devant tous les médias des mesures prises par le Ministère de la
Santé
sans jamais se poser la question de ce qu'en pensent les personnes concernées et les associations
qui
travaillent quotidiennement avec elles, la violence est là.
Et c'est une violence des gays sur les trans, pour faire vite.
C'est une violence qui a des implications concrètes, immédiates, sur les personnes trans, représentées
sans
mandats par des personnes qui n'y jouent que leur carrière politique.
Une représentation des bisexuelLEs par des lesbiennes ou des gays auprès d'institutions n'a évidement pas
le
même effet pour tout dire, elle a peu d'effets sur la vie des personnes bisexuelles qui portent les
mêmes
revendications et le rapport entre sous-communautés ne représente donc pas la même violence.
Pour autant le rapprochement fait sens : les trans comme les biEs ont du mal à se faire entendre au sein
des LGBT,
et pour beaucoup d'entre nous la notion même de « LGBT » est problématique.
BiE !
Je suis bisexuelle[1]. Je ne suis pas « pansexuelle », parce que même si c'est plus joli à dire, personne
ne comprend
(et on fait assez de pédagogie comme ça).
Je suis le genre de bisexuelle qui aime les personnes intelligentes, belles et engagées, et qui trouve
que les corps
peuvent être beaux et excitants indifféremment du sexe/genre.
Je suis aussi le genre de bisexuelle qui est attirée par les personnes qui ont pensé leur rapport à leur
corps, à leur
genre, et il se trouve que ce sont souvent des féministes.
Je n'ai pas de modèle, il n'y a pas de personne bisexuelle que je trouverais admirable ou qui aurait
marqué mon
cheminement identitaire/politique.
Les personnes qui m'entourent pourraient dire combien j'ai zigzagué avant de me dire bisexuelle (pauvres
d'eux et
d'elles) - ce n'est bien sûr pas sans rapport.
Je n'ai jamais franchi la porte de Bicause parce les associations de convivialité ne m'attirent pas, mais
je me
demande si touTEs les biEs identitaires (qui se disent bisexuelLEs) ne se sont pas touTEs agglutinéEs
là-bas,
puisque je n'en rencontre pas beaucoup.
Je suis entourée de quelques biEs, et j'en ai croisé finalement un certain nombre sur mon chemin, mais ce
sont des
biEs de fait - qui définissent leurs pratiques comme cela, au détour des cafés - qui préfèrent ne pas
se
donner le nom de biE (refus d'une étiquette) ou préfèrent se définir comme gouine/pédé (termes qui
ont
hérité d'une puissance politique que n'a pas « biE »).
Je comprends ces options, mais il me semble d'une part que le refus de se définir entraîne une absence de
mise en
commun d'expérience (ou alors au détour de cafés seulement) qui pourrait être utile à des
questionnements
politiques, d'autre part que le refus de se définir com
http://www.heterhomo.org/IMG/article_PDF/article_a1338.pdf