Certains auteurs semblent désormais si pressés de démontrer l’inutilité du métier d’éditeur qu’ils mettent davantage d’imagination à s’autoéditer qu’à écrire leurs livres. Dernier exemple en date, l’Américain James Frey. Pour se procurer son nouveau roman qui paraît ces jours-ci, il faudra se transporter à la galerie d’art de Larry Gagosian, l’un des plus fameux marchands new yorkais (même si en Grande-Bretagne, il s’en remet à son éditeur habituel, John Murray, comme si la provocation n’était destiné qu’à un usage interne). Ou l’acheter en ligne sur le site personnel de l’auteur (Kindle et Ibookstore). Le premier et seul tirage sera de 11 000 exemplaires, dont un millier dédicacés et vendus $150 pièce chez Gagosian qui exposera certainement le manuscrit comme une œuvre d’art. « A livre radical, édition radicale ! » se justifie l’auteur.
Il est vrai que The Final Testament of the Holy Bibleraconte l’arrivée du Messie de nos jours à New York en la personne d’un certain Ben Zion Avrohom dit Ben Jones, alcoolique bisexuel qui fait un enfant à une prostituée et se prend pour le Christ après un accident, lequel lui a révélé que la Bible était un livre finalement assez daté et que sa religion avait partie liée avec Satan ; or, d’après l’auteur, jamais l’un de ses éditeurs n’aurait pris le risque de lancer une telle histoire en librairie et d’affronter le
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