Edward Glover
Si un exposé de la technique de la psychanalyse devait être aussi long que l’exigent l’importance et
la complexité du sujet, les (...) chapitres précédents pourraient justement être considérés comme une " introduction ". Ce n’est que maintenant en effet que nous sommes en position de
passer en revue les problèmes cliniques qui assiègent l’analyste lorsqu’il s’engage dans la pratique générale de la psychanalyse.
Logiquement, une revue de ce genre devrait s’ordonner selon l’accessibilité ou la "curabilité " des
cas. L’on commencerait par les psychonévroses relativement accessibles où l’on peut raisonnablement espérer une guérison et l’on finirait par ces cas irréductibles où l’on ne peut guère
espérer plus qu’une certaine atténuation des symptômes et un accroissement de la capacité d’adaptation. Ce dernier groupe comprendrait les psychoses, les troubles caractériels graves,
auxquels on attribue souvent bien que parfois incorrectement le type schizoïde, les troubles sexuels graves et tous ces cas dans lesquels les symptômes ne semblent pas tellement sévères
mais s’enracinent dans un terrain rigide, bien que par ailleurs apparemment " normal " et dont il est évidemment difficile de les arracher.
Il y a beaucoup à dire en faveur d’une revue aussi systématique. En effet, du double point de vue du
diagnostic et du pronostic, c’est une condition préalable et essentielle au succès que de pouvoir estimer avec exactitude " l’accessibilité ", ou pour employer un terme plus révélateur,
le potentiel transférentiel d’un patient ! Malheureusement, nous devons reconnaître que la pratique d’un débutant se construit dans les plus chaotiques et les plus hasardeuses des
conditions. Les cas leur sont référés par des collègues en place, dont les méthodes de sélection et les idées pronostiques varient considérablement et qui ne sont que trop heureux
généralement de trouver ou caser les patients dont ils ne désirent pas eux-mêmes entreprendre le traitement. Le résultat en est que, plus souvent qu’autrement la liste de cas du débutant
constitue un véritable méli-mélo psychanalytique. Quelques cas de psychonévroses classiques tentent difficilement de se faire une place au sein d’un fouillis de cas caractériels
pré-pschotiq
http://christian-vernoux.blogspot.com/2011/01/les-cas-accessibles-par-lanalyse.html