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Profitant d’un aller/retour en train pour aller voir ma sainte famille au fin fond de la Bretagne, j’ai pris un livre dans ma pile « à lire » : Mauvais Genre d’Axel Léotard ( ndla : je ne lis que dans les transports en commun – ne me demandez pas pourquoi, j’en sais rien).
L’auteur d’abord : Axel Léotard est né en 1969. Depuis l’âge de 20 ans, il a évolué dans les milieux associatifs et est devenu Travailleur Social. Il est, par ailleurs photographe et entasse différents jobs.
Mauvais Genre c’est la biographie romancée d’Axel Léotard. Il s’agit de l’histoire d’un être humain né avec un sexe féminin qui ne se reconnaît pas dans le genre féminin et qui s’emploie, à 33 ans, à commencer sa transition afin d’adopter le genre masculin. Son histoire fait état des nombreuses difficultés tant au niveau administratif, judiciaire et médical que peuvent rencontrer les transsexuel(le)s qui souhaitent obtenir l’état civil qui leur correspond.
Axel Léotard nous parle aussi de la vie associative tout en évoquant les clivages et les dissensions entre les différentes associations LGTB (Lesbiennes, Gays, Trans et Bisexuelles), en relatant sa propre expérience qui le confronte à la vie réelle de la communauté transsexuelle.
Beaucoup de questions sont abordées dans son livre. Bien entendu, il fait référence au regard d’autrui sur soi. Et là je me suis un peu sentie visée, pas dans le rôle de la personne qui a été blessée, mais bien dans le rôle de la personne qui blesse. Pour ma part mes erreurs n’ont pas été de poser des regards insistants ou de me tromper dans le choix du pronom. Non. Mes actes blessants l’ont été dans mes discours ou par mes questions (surtout par mes questions sans doute parce que je mettais le doigt là où ça fait mal aussi). J’ai juste compris dans ce livre « pourquoi ça fait mal », c’était nécessaire, j’avais besoin de comprendre pourquoi, mais comme personne ne me donnait la réponse…
Outre le regard, est abordée la question du genre (on y revient, encore, toujours, ohh ouiiiiiii). Ce n’est pas innocent si je n’ai pas commencé la description du livre par « c’est l’histoire d’une femme qui se transforme en homme » parce que ce n’est pas tout à fait vrai, même au sens biologique du terme. Biologiquement, Gabriel (le personnage central) est une femme qui va entamer un traitement d’hormones, subir une mastectomie (ablation des seins) et une hystérectomie (retrait d’une partie de l’organe reproducteur féminin à savoir l’utérus, les ovaires et les trompes).
Il est à noter qu’il est obligé de subir la deuxième intervention chirurgicale pré-citée afin de pouvoir changer d’état civil. Gabriel a toujours été du genre masculin (genre et pas sexe) et n’a pas besoin d’avoir un pénis entre les jambes pour valider cet état de fait. C’est pourquoi il ne fera pas, d’ailleurs, une transformation complète allant jusqu’à la reconstruction d’un pénis.
Le genre est traité en tant que question de société sous multiples aspects : psychologique, médical et judiciaire. Un(e) transsexuel(le) ne peut, aujourd’hui, changer d’état civil qu’à certaines conditions drastiques et humiliantes pour tout être humain. A la base, il y a déjà un problème, puisque le transsexualisme est considéré comme une maladie mentale (se profilent des évolutions à ce sujet, mais d’après la réaction des communautés transsexuelles, ça semble être de la poudre aux yeux).
Ce qui est ridicule c’est de constater que la Loi française autorise sous certaines conditions à changer d’état civil dont une des conditions est d’obtenir un certificat médical qui vous reconnaît au moins comme un(e) transsexuel(le) primaire donc comme malade mental. Or aux yeux de la Loi, une personne reconnue comme malade mentale devient irresponsable devant elle. Paradoxal ? Bien entendu, je fais ici quelques raccourcis, mais avouons que le procédé juridique est douteux.
Autre point important : pour arriver au terme de leur transformation et donc pouvoir changer d’état civil, beaucoup de transsexuel(le) n’ont pas d’autre choix que de se prostituer. Vous en connaissez, vous, des boîtes qui accepteraient que leur Directeur Financier vienne travesti au boulot, le temps qu’il finisse sa transformation impliquant un changement d’état civil ? Bref, on sait tous que la prostitution implique violence et maladie parce qu’elle est mal encadrée par la Loi française. Mais ça c’est un autre sujet.
D’après Axel Léotard, environ 50 à 60 % de la population transsexuel(le) qui se prostitue est malade, Sida inside. C’est une estimation qu’il a faite par lui-même parce qu’à ce jour aucune étude sanitaire et sociale valable n’a été réalisée concernant cette minorité se
http://onanismeco.blogs.nouvelobs.com/archive/2011/05/31/mauvais-genre-d-axel-leotard.html
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