Sur Historia, deux émissions d’un heure chacune sur Robert Bourassa. Je retiens deux segments que je veux commenter et rapprocher qui nous éloignent du portrait hagiographique tracé par Charles Denis, ancien attaché de presse du chef libéral.
Un commentaire mérite d’être retenu par son originalité et par sa pertinence. Jean-François Lisée accuse Robert Bourassa d’avoir détourné la vie démocratique du peuple québécois parce qu’après l’échec de l’accord du lac Meech (1987) la volonté populaire s’orientait très majoritairement vers l’indépendance du Québec. En tergiversant et en essayant de gagner du temps, le premier ministre du Québec a empêché la réalisation de cette volonté populaire. Il a manoeuvré avec la Commission Bélanger-Campeau pour gagner du temps et manipuler l’opinion publique québécoise et l’empêcher d’exprimer sa volonté indépendantiste lors d’un référendum.
Toutes les raisons qu’il a données pour s’opposer au projet indépendantiste (entre autres la monnaie et la banque centrale) ne tiennent pas devant l’opportunité qu’il a fait rater au peuple québécois qui avait une occasion en or de sortir d’une relation avec le ROC (Rest of Canada) qui ne voulait pas respecter la spécificité québécoise (société distincte). Dans l’entente de Meech, le Québec obtenait un droit de veto constitutionnel, des pouvoirs accrus en immigration, une compensation financière si le Québec n’appliquait pas un programme fédéral (opting out) et un mot à dire sur la nomination des juges à la Cour suprême. Après le reniement de leur signature par certains premiers ministres provinciaux qui ont causé l’échec de Meech, échec voulu par la population du Rest of Canada, la nation québécoise était prête à envisager la solution de l’indépendance.
Robert Bourassa a sabo