Note : Clémentine Autain, femme politique (adjointe apparentée PCF au maire de Paris jusqu’en 2007), féministe, essayiste, anime une chronique hebdomadaire le jeudi matin à 7 h 25 sur France Culture.
Le jeudi matin, j’écoute Clémentine sur France Culture. Elle a une jolie voix à la radio et c’est plutôt agréable d’entendre une jolie voix très tôt le matin. C’est en tout cas beaucoup mieux que le chien du voisin, un caporal-chef ou un maître d’internat. Clémentine, elle est toujours indignée, toujours en pétard, mais elle est gentille tout de même, sa voix est douce, alors je l’écoute. Pour bien comprendre Clémentine, ce n’est pas compliqué, il suffit de savoir compter jusqu’à deux, c’est binaire en fait, drôlement commode pour commencer la journée ! On a d’un côté le grand méchant capitalisme et ses suppôts et de l’autre, vous, moi, nous, les employés, les ouvriers, les paysans, les pauvres, toutes les victimes, les sans-papiers, les minorités, les délinquants, les beurs, les manouches, les habitants du tiers-monde, les jeunes, les vieux, les étudiants, les femmes enceintes, les femmes femmes, les urgentistes, les artistes, les bagagistes, les rolleristes et les vélocipédistes, tout le monde ou presque, victime, quelles que soient les circonstances. Tôt le matin, Clémentine plaide en notre faveur, nous, les damnés de la terre, ceux dont la biscotte tombe toujours sur le carrelage face beurre, ceux qui renversent du café, ceux qui sont toujours à la bourre ou ceux qui, au moment de quitter la maison voient leur chat retourner à l’envoyeur et sans préavis tout un bol de croquettes, tous victimes du système !
Un jour, comme ça, je me suis mis à imaginer Clémentine non plus à la radio mais au gouvernement. Tous, on aurait voté Clémentine, juste pour voir. On se serait dit : elle n’est rien qu’à critiquer, peut être bien qu’elle a des idées. L